La signature d’un document dit de consensus national
Une démarche démagogique et partisane, selon plusieurs secteurs
Le mouvement de Montana, issu de l’accord du 30 août 2021 appelé accord de Montana, et le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) qualifient de démagogique et de partisane la signature, le mercredi 21 décembre 2022, d’un document dit de « consensus national », par le gouvernement de facto, avec plusieurs représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et du secteur privé, dans des interviews accordées à la plateforme médiatique AlterPresse/AlterRadio.
« Nous ne cautionnons pas une telle démagogie, sous prétexte de chercher un consensus ou compromis, qui n’est qu’un prolongement de l’accord 11 septembre 2021 » d’Ariel Henry, rejette Patrick Joseph, porte-parole du Conseil national de transition (Cnt), issu de l’accord de Montana.
« Quand nous avions dialogué avec le premier ministre de facto Ariel Henry, nous avions demandé un agenda de négociations, qui nous permettrait de fixer les principes et les normes en toute transparence. Nous avions constaté que cela n’intéressait pas vraiment Ariel Henry », rappelle le Cnt.
Cette signature n’aura pas de retombées positives, car les signataires de ce nouvel accord sont des gens proches du pouvoir, qui ne cherchent pas réellement à sortir Haiti de sa situation catastrophique, avertit-il.
L’accord, signé par le gouvernement de facto, est incapable d’aider Haïti à sortir de la crise, puisque c’est un accord trouvé entre un groupe de copains (d’amis) pour un partage de pouvoir, considère, pour sa part, le parti politique Mopod.
Cette démarche de l’équipe de facto en place vise à renforcer son pouvoir et à continuer à mener Haïti vers le chaos, met en garde Raphaël André, porte-parole du parti politique Mopod.
Pendant que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) discutait du dossier d’Haïti, le premier ministre de facto Ariel Henry a déclaré avoir signé un document dit de « consensus national » pour une « transition inclusive et des élections transparentes », à l’issue d’une rencontre, le mercredi 21 décembre 2022, dans un hôtel à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale, Port-au-Prince) avec des responsables politiques, des représentants d’organisations de la société civile et du secteur privé des affaires.
Les noms des organisations politiques, sociales et des affaires, ni les modalités du processus ayant conduit au dit accord (un nouvel accord) du 21 décembre 2022 ne sont pas rendus publics.
C’est encore la même démarche, méprisant, encore avec suffisance et arrogance, les revendications de la population et reproduisant les erreurs du passé, en prétendant pouvoir orienter la direction politique en Haïti, sans aucune articulation avec les secteurs vitaux nationaux, pour satisfaire les vœux de la communauté internationale, évoquent beaucoup de voix dans l’opinion publique.
Un Haut conseil de la transition (Hct) serait formé, en vue d’organiser des élections au cours de l’année 2023. Ce qui garantirait, alors, la persistance, une continuité du gouvernement de facto, qui perdure et s’accroche au pouvoir politique, depuis le 20 juillet 2021, sans disposer de mandat, ni de mission, à la suite d’un tweet de la communauté internationale, en dehors de tout compromis national.
Ces scrutins n’ont pas pu avoir lieu, depuis l’année 2021, en raison de mésententes politiques et de l’aggravation du climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés en Haïti.
Mirlande Hyppolite Manigat (secteur politique), Laurent Saint Cyr (secteur privé) et Calixte Fleuridor (société civile) sont les noms des personnalités, désignées pour faire partie de cette structure appelée Haut conseil de la transition.
Lors de la signature du dit document, Ariel Henry a affirmé s’engager à mettre à disposition les moyens qu’il faut, pour les personnalités, qui feront partie du Haut conseil de la transition et de l’organe de contrôle de l’action gouvernementale.
Le dit compromis, trouvé avec les secteurs, « constitue une première étape, un premier pas dans la bonne direction », selon Ariel Henry, qui dit renouveler la volonté de son gouvernement de facto à mettre rapidement sur pied les institutions démocratiques.
Il conviendrait aussi de rendre la direction des affaires du pays à des élus, choisis en connaissance de cause par le peuple haïtien, dans le cadre d’élections libres, inclusives et transparentes, ajoute Ariel Henry.
Deux mois après l’adoption, le 21 octobre 2022, d’un régime de sanctions contre des chefs de gangs armés en Haïti et ceux qui les financent, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) mise sur la conclusion d’un accord politique entre les protagonistes en Haïti, en vue d’une issue à la crise politique actuelle, lors d’une réunion spéciale organisée, dans l’après-midi du mercredi 21 décembre 2022, sur demande de la Russie.
La représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Américaine Helen Meagher La Lime, a soulignée encourager tous les secteurs de la société à mettre de côté leurs différends et différences, et à forger une voie commune, pour faire avancer Haïti, lors de cette réunion.
Les sanctions seront plus efficaces dans le cadre d’une approche globale, comprenant à la fois le dialogue politique en cours et un soutien opérationnel renforcé à la Police nationale d’Haïti (Pnh), estime La Lime.
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Fonte: AlterPresse